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 divine efflorescence {glykeria & obadiah

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Obadiah Alcibiade
Obadiah Alcibiade
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MessageSujet: divine efflorescence {glykeria & obadiah   divine efflorescence {glykeria & obadiah EmptyMar 27 Jan - 1:07
divine efflorescence.
glykeria & obadiah.

“Par toi je change l'or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages”
― Baudelaire

Far From Any Road by The Handsome Family on Grooveshark

Voilà t’es paumé. Aucun sens de l’orientation, tu tournes en rond dans la poussière ocre, le soleil t’écrase littéralement. Torse nu, torse cramé, Apollon s’amuse, il t’éclabousse de lumière brune. Tu gambades pour t’habituer à cette nouvelle enveloppe. Tu t’es approprié ce moment de liberté à l’insu de ton maître. Tu trimballes ta carcasse hors du périmètre autorisé. Tu oublies que tu ne t’appartiens plus. Trois peaux, trois identités fondues en une seule. Qui étaient les malheureux élus pour cette tâche ingrate ?  

Cette jambe qui se tend, presque une inconnue, les muscles bandés, arqués. L’athlète grec en plein effort. La sueur du sang me coule dans les yeux. Quel exploit ! Quel panache ! Je m’élance dans une énième course contre le temps, contre l’irréel, contre les délires, contre les fantaisies, contre les murmures sacrés, les sacrilèges, les démiurges insolents. Je m’emploie à vaincre le char du dieu solaire. Une bataille sans nom. Un regard en arrière. Le passé n’est qu’une horloge brisée. Je regarde droit devant. Ligne continue. Une foulée après l’autre. La respiration intacte. Je dépasse mes limites, j’abuse de ce corps, cette mécanique mal huilée.

Je sème le vent, les zéphyrs, les ardeurs oubliées. Je trouve un refuge, un coin excentré. Une fête foraine désertée. Ah oui ? Les ombres me bousculent. Hallucination sensorielle. Des joies enfantines, le parfum d’antan qui résonne. Barbe à papa. Des sourires flétris. La musique diablement entraînante. Je m’égare encore plus. Jusqu’à ce que je me heurte à un mur, un être de chair, armure silencieuse. Je manque de tomber, je fais un pas de côté in extremis. Terrain peu familier. Je ne la rêve pas. Cette femme, au cœur d’un univers onirique, d’une peinture inachevée. Étrangère, passe ton chemin.

« Bouge de là. »


Sans préavis, affrontement verbal. Las d’user de mots convenus, adversaires féroces dont je me passe bien quotidiennement. La langue est acide. Une prononciation caverneuse. Qui n’est que terreur. Un mange-peurs, c’est tout ce que tu es. Elle va filer, tu pourras poursuivre tes conquêtes peu fructueuses jusqu’ici. Courir, risquer l’épuisement musculaire, quelle ambition mon brave.

« T’es encore là ? »

Grognement rauque. Rudesse. Je la fixe, voudrais la carboniser de mes pupilles glacées. Mes inflexions n’ont pas perdu de leur métal belliqueux. Un coup d’estoc savamment réalisé. Le naturel est là, un monstre ambulant qui ne demande qu’à…fuir la réalité. La tête cogne encore de pensées évasives. Ça gronde là-dedans. C’est volcanique. C’est une substance inflammable. Tu tangues, tu t’accroches aux impossibles. Tes membres ne t’écoutent même plus.

Soudain un cri étouffé, un seul. Une déraison. Une crise inattendue. Une mer de supplices. Mes mains voudraient arracher cette peau méprisante. Le visage griffé. Automutilation. Les genoux s’enfoncent dans le sol aride, qui ne cache pas ses plaies, ses peines. J’embrasse la terre, je voudrais m’y morfondre. Une plainte grave, un tonnerre de douleurs indéterminées, mentales et physiques. Mais pas de pitié, tu n’en veux pas.

Je crache un : « Va-t’en. » Une haine incohérente. Montrer une faiblesse est un crime de lèse-majesté. C’est affreusement bancal comme parole, ça rappelle un aboiement lointain. Je ne distingue qu’une silhouette blanche et un soleil noir. Un clair-obscur obsédant. L’image agace mes sens. Je ne peux plus courir. Comme si on avait coupé les connexions nerveuses. Je me fige. Un bloc de béton, une nature morte.
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